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Inviter des jeunes de 13 à 15 ans à témoigner, par écrit, d’actes de solidarité réalisés par d’autres jeunes qu’ils connaissent. Des actions simples, synonymes de grande gentillesse, qui les ont marqués et qu’ils vont nous faire partager. Ces témoignages de solidarité avivent leur sens civique, leur permettent de cultiver la confiance en eux et montrent qu’ils sont une génération en marche.

 
 

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Mahyar Monshipour, champion du Monde de boxe

 

 

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Christophe Humbert (Champion d'Europe de Judo)

4 février 2007 7 04 /02 /février /2007 16:10

C’était un jour pluvieux, pendant les grandes vacances. Ma grand-mère Rose était sortie faire quelques courses. Depuis quelque temps, elle m’autorisait à rester seule dans l’appartement. J’aimais bien l’attendre sagement, regardant des émissions qu’elle ne me laissait pas voir d’habitude, ou fouillant pour retrouver mes jeux de petits chevaux ou de dames. Après ses habituelles recommandations : « ne pas décrocher le téléphone » ou « ne pas ouvrir la porte », je suis montée à l’étage à la recherche de ma boîte de jeux préférée. Comme d’habitude, elle était trop haute pour moi, mais un tabouret ferait l’affaire.  En soulevant la boîte, quelque chose est tombé par terre. Je suis descendue de mon trône et j’ai ramassé ce bout de papier abîmé. C’était une ancienne photo, jaunie par le temps, de ma grand-mère posant à côté d’un petit garçon de huit ou neuf ans, fièrement assis sur un vélo.

Qui était-ce ? Ma grand-mère n’avait eu qu’une fille… Soudain, tout m’est revenu :

Quand j’avais cinq ans, alors que Mamie faisait la sieste sur le canapé, je me suis approchée doucement d’elle, et je lui ai glissé à l’oreille :

«Tu dors, Mamie ?

-Mhh…plus maintenant.

-Ah, super, j’ai une question à te poser.

-Vas-y, je t ‘écoute ma chérie.

-C’est quoi le truc le plus-plus mieux que tu aies fait dans ta vie ?

-Le quoi ?

-Mais tu sais, Mamie, un truc comme adopter un petit chat, ou aider Maman à faire la cuisine, un truc trop bien quoi ! »

J’ai vu ses sourcils se froncer, puis elle a déclaré :

« Le truc le plus-plus mieux que j’aie fait, comme tu dis, c’est d’avoir secouru un petit garçon juif pendant la Seconde Guerre Mondiale. Un jour, alors que ta maman n’était pas encore née, une jeune femme juive est venue frapper à notre porte et nous a suppliés de garder son petit garçon le temps de la guerre. Elle savait que les soldats allemands ne tarderaient pas à venir la chercher, mais elle refusait qu’on prenne son fils avec.

Elle nous a fait promettre de nous en occuper comme de notre propre enfant, elle a assuré que la guerre finie, elle reviendrait le chercher. Et elle est partie.

De ce petit garçon nous ne connaissions que le nom, Conrad, et son âge, sept ans, et pourtant nous l’aimions déjà. Pendant ces années de guerre, c’est moi qui lui fis la classe, car il devait rester caché, mais nous faisions souvent des balades dans le bois voisin, à la recherche de mûres ou de fraises sauvages. Nous lui avons appris à faire du vélo. Il a toujours su que nous n’étions pas ses vrais parents et que sa mère avait été enlevée par les Allemands, mais qu’elle reviendrait, pour l’aimer encore plus fort.

Puis la guerre s’est arrêtée. Nous avions gagné. Alors que ton grand-père et moi n’avions plus aucun espoir de revoir la mère de Conrad, lui si. Il l’a attendue pendant plusieurs mois. Il avait alors douze ans, était devenu grand, beau et fort. Un jour, elle est revenue.

Elle avait maigri, avec le teint pâle et des rides précoces, mais aussi le sourire, après tant d’années dans les camps.

Sans argent et sans lieu où aller, que faire ? Nous les avons hébergés une ou deux années. Deux années où nous avons agrandi notre famille, deux merveilleuses années. Puis ils sont partis tous les deux, heureux. Nous avons gardé de très bons contacts. La mère de Conrad est décédée, mais lui vit en Autriche avec sa femme et ses deux enfants. Voilà, je crois que c’est ça, le truc le plus-plus mieux que j’aie fait. 

-Ouah, alors ça, c’est vraiment génial ! T’es une super mamie chérie ! »

Je suis revenue à moi, à ce jour pluvieux, avec la photo dans les mains. Ils avaient vraiment l’air heureux. Les yeux embués de larmes, j’ai rangé la photo, ma boîte de jeux, et je suis descendue me passer le visage sous l’eau, avant que Mamie ne revienne…

 

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3 février 2007 6 03 /02 /février /2007 22:46

Quand je me promenais il m’arrivait d’aller dans la campagne et dans les forêts. C’était en Tchétchénie. Mais une fois, je me suis perdue. J’étais toute seule et j’avais très peur. J’ai rencontré une jeune fille que je ne connaissais pas. Elle non plus ne savait plus où elle était. A cause de la guerre, il n’y avait pas de pancartes et il y avait aussi parfois des soldats qui se cachaient. C’est pour cela que j’avais peur.

Nous nous sommes parlées, nous cherchions toutes les deux à rentrer chez nous. Tout à coup nous avons entendu du bruit mais nous n’avons rien vu. Nous avons d’abord cru que c’était un animal, puis nous avons été terrifiées car il s’agissait de deux personnes armées.  

 

Heureusement, Aminat, la jeune fille rencontrée connaissait le plus jeune. Il lui a indiqué la direction à prendre pour retourner à la ville. Mais j’avais beaucoup marché, et croyant prendre la bonne direction, je m’étais éloignée de chez moi. Aussi, j’avais très peur de ne pouvoir, seule, retrouver mon chemin. Aminat a alors accepté de me raccompagner chez moi. Ensuite seulement, elle est rentrée chez elle.

Elle a été très gentille, car ce n’était pas facile de marcher ainsi des heures dans une campagne sans lumière peuplée d’hommes armées et de bruits terrifiants. Chaque seconde nous pouvions mourir. Des avions auraient pu surgir à n’importe quel moment et lâcher des bombes.

Aminat a été très courageuse.

Je suis rentée chez moi saine et sauve grâce à elle et je ne sais pas ce qui serait arrivé si elle n’avait pas été là.

 

 

 

 

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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 22:06

Aux rideaux des fenêtres

Alors que chaque matin, je passe rapidement à pied devant « sa » maison, pour prendre le bus de l’école, j’aperçois le fin rideau blanc qui s’entrouvre. Elle l’attache avec une pince à linge et son visage ridé me regarde passer. Je n’ai pas le temps de voir si elle me sourie ou peut-être que je ne prends le temps de regarder ce visage. Je ne prends pas le temps de tourner la tête vers elle pour la saluer alors que je sais pertinemment qu’elle restera seule toute cette journéegrise d’automne et que mon passage, le passage de tous ces enfants qui partent faire leur journée d’école, c’est peut-être la seule distraction de sa journée.

 

 

Et le soir quand je rentre de l’école, je vois bien que le rideau s’est à nouveau entrouvert, mais je fais la même chose que le matin.

 

L’autocar démarre, rempli de sa cargaison d’enfants bruyants et rieurs, je prends place à côté de mon petit frère et nous passons devant « sa maison », doucement le rideau se ferme, elle sait que nous sommes partis faire notre journée, elle pense à son enfance, quand elle allait à l’école, qu’elle revenait en marchant avec ses amies, de ses rires, de ses fous rires.

 

Aujourd’hui, sortie piscine, l’autocar nous attend déjà devant le collège et nous montons plus sagement  que ce matin. Le professeur fait l’appel et le bus démarre. Le nez collé à la vitre, je commence à regarder machinalement les fenêtres des maisons, et les rideaux de ces fenêtres pour m’apercevoir qu’il y a souvent assis derrière, une personne âgée, une personne handicapée ou même un enfant. Les passants tournent parfois la tête et saluent gentiment, ce qui provoque mon grand étonnement, un gentil sourire qui éclaire tout à coup le visage de cette personne qui ne peut sortir et profiter de la vie, assise à sa fenêtre, elle s’ouvre à la vie et montre à sa manière qu’elle veut continuer à prendre part à l’existence des autres.

 

Quand le temps le permet, la fenêtre s’ouvre et c’est parfois une voisine qui s’arrête et discute gentiment.

 

J’ai un peu l’impression que mon cœur s’ouvre lui aussi et je commence à comprendre qu’il est en fait simple de donner, rien qu’un sourire, rien qu’un regard d’enfant rieur pour changer la couleur d’une journée.

 

La journée est finie, et le bus de l’école nous dépose à l’arrêt.

 

Mon petit frère est rentré avant, il termine souvent plutôt. Je marche doucement sur le trottoir, mais je traverse avant pour pouvoir passer devant « sa » maison. Le rideau est levé, elle est là ! A partir de ce jour, rien ne pourra m’empêcher de tourner la tête vers elle pour la saluer, de lui sourire et de recommencer chaque jour. J’arrive à la maison le cœur léger, plein de devoirs pour le lendemain mais avec l’impression d’avoir fait un grand pas, je me sens bien.

 

Mon frère me demande les raisons de cette joie, et je lui raconte que je n’osais jamais dire bonjour à la voisine car elle me faisait un peu peur et aujourd’hui, je l’ai fais et que cela m’a rendu heureux de la voir me sourire et me faire un petit signe de la main. Il m’explique alors que, depuis le début de l’année qu’il prend le car pour aller au collège (il est en 6ème), il dit bonjour à la voisine uniquement quand il est seul. Avec moi, il n’osait pas. Demain nous serons deux.

 

Lisez mon histoire, et attardez vous parfois à regarder aux fenêtres des maisons, à voir les rideaux bouger, à voir que la solitude des gens n’est pas inéluctable, non ils ne vous surveillent pas, mais cherchent simplement un peu de réconfort dans un monde qui devient trop indifférent.

Et demain nous serons des milliers!

 

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30 janvier 2007 2 30 /01 /janvier /2007 21:42

En juin 2001, nous sommes partis en famille pour un périple de cinq semaines à travers le Togo, le Burkina Faso, le Mali et le Bénin. Le but principal était d’aller visiter deux enfants que nous parrainons depuis plusieurs années.

La préparation du voyage a duré plus de six mois. Mon père se préoccupait de la préparation de la voiture, une « 4L », qu’il avait renforcé pour endurer l’état des pistes. Ma mère a longuement préparé les valises et l’itinéraire. Elle avait fait des réserves alimentaires afin de nous maintenir en bonne santé disait-elle. Je n’avais que 8 ans à l’époque de ce voyage, ma petite sœur Naïmé 5 ans et Estelle 17 ans. Maman n’était pas inquiète mais prévoyante car elle connaissait les difficultés à s’approvisionner loin des grandes villes.

Les repas en Afrique nous ont laissé des souvenirs impérissables, heureux et malheureux. Nous sommes passés dans des villages où la sécheresse sévissait depuis plusieurs mois. La seule nourriture était constituée de baies sauvages, de graines sauvages mélangées à du beurre de karité en attendant les prochaines pluies pour de futures récoltes. Aussi nous cherchions souvent à nous isoler pour prendre nos repas, souvent frugaux, car il nous était impossible de ne pas partager.

Un matin nous avions cherché longuement un endroit en brousse pour le petit-déjeuner. Nous nous levions tôt vers 5 h 30, pour faire une partie du trajet avant  que le soleil nous assomme. Ma petite sœur et moi terminions souvent notre nuit dans la voiture le ventre vide. Quel bonheur quand enfin la 4L s’arrêtait. Cela signifiait qu’on allait manger. Je repense particulièrement à un de ces petits-déjeuners qui m’a appris quelque chose que je n’oublierais jamais.

La voiture s’était arrêtée dans un endroit que nous pensions relativement désert, loin de toute présence humaine. Ma mère a  chauffé de l’eau pour le café soluble et le lait quand nous avons vu s’approcher dans notre direction deux silhouettes. Il s’agissait d’une femme et un jeune enfant. Elles sont venus jusqu’à nous, se sont assises face à nous silencieusement. Elles n’ont rien demandé. Alors maman, a remis de l’eau à chauffer et a rempli deux autres bols et leur a tendu un morceau de pain, soigneusement conservé dans un sac plastique. Nous avons tous mangé, et il ne nous serait pas venu à l’idée de nous plaindre du manque de fraîcheur du pain qui avait quatre jours. Un instant presque religieux ce partage ; puis la femme s’est levée et s’est éloignée. Nous étions un peu surpris ou peut-être inquiets de rester avec cet enfant, ne connaissant pas l’intention de la maman. Pensait-elle nous la laisser pour une vie meilleure ? Proposition qui nous avait déjà été faite, dans un village Togolais. Non il n’en était rien. La maman est revenue avec des arachides cueillies dans son champ. Nous étions très touchés, émus aux larmes.

Alors maman a mis quelques morceaux de sucre dans un petit sac plastique et a enveloppé un morceau de savon, si rare en brousse et si apprécié. On ne s’était rien dit, ou si peu, parce qu’on ne parlait pas la même langue mais aussi parce que les mots n’étaient pas nécessaires. Cet échange a été d’une grande richesse.

Une grande leçon de partage. Je n’oublierai jamais leurs regards, les échanges et la sagesse de la petite fille. Nous avons tous quelque chose à partager.

La valeur du cadeau n’a pas d’importance, c’est l’amour qui le porte qui l’est.

En Afrique de l’Ouest, nous avons souvent vu des gens très pauvres donner ou partager avec personnes pauvres aussi. La notion de partage et de solidarité est très importante.

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24 janvier 2007 3 24 /01 /janvier /2007 12:10

C’est une histoire véridique, que je voudrais vous raconter et, bien qu’elle soit très ancienne, il me semble qu’elle est toujours d’actualité puisqu’elle parle de fraternité et d’amitié, des valeurs qui ont été plus fortes que la guerre et la haine.

Cela se passait en Algérie en 1871, près du petit port de Dellys. Après la défaite de la France, par les armées prussiennes, des tribus algériennes avaient repris le combat contre les français pour retrouver leur indépendance et les actes meurtriers et horribles se succédaient de part et d’autre

Un de mes ancêtres (le grand-père de la grand-mère de ma grand-mère paternelle) se trouva un soir enfermé dans l’église du village avec une grande partie de la population. N’ayant plus de munitions et le bâtiment étant en flammes, il tenta de s’enfuir à la faveur de la nuit et de la fumée. Il réussit et se réfugia dans la campagne où il erra plusieurs jours en sa cachant, trouvant à peine de quoi manger pour ne pas mourir de faim. Un soir, à bout de force, il resta à demi évanoui sur le chemin alors que s’approchait un cheval au galop.

« C’est toi, Monsieur A., je te croyais mort avec les autres dans l’église en feu, et j’en avais de la peine car tu as toujours été un homme juste et bon. Viens, je vais t’aider ». Très respecté de tous, il fit monter l’aïeul sur son cheval en le dissimulant sous son grand burnous de Marabout.

Arrivé dans son camp, il le conduit sous une de ses tentes, celle de ses femmes. : « Tu es mon prisonnier, personne ne viendra te chercher là. Mes femmes vont te soigner et te donner à manger ».

Mon aïeul vécut là de longues semaines, assis sur les beaux tapis qui recouvraient le sol de la tente, nourri de lait de chèvre et de semoule. Il pensait sans cesse avec angoisse à sa femme, à ces cinq grandes filles, à son petit garçon de santé si fragile, réfugiés à Dellys et qui devaient le croire mort. Parfois, il suppliait le Marabout « Laisse moi partir, je t’en prie. Non répondait invariablement le Marabout, sois raisonnable, tu serais tué à coup sûr si je te laissais partir ».

Un jour enfin, le Marabout réveilla sans bruit mon aïeul. C’était le petit matin. « C’est fini pour nous, dit-il, la bataille est perdue. Vos enfants sont arrivés par la mer. Je te rends ta liberté. Voici mon meilleur cheval et mon manteau de Marabout. Il te protégera d’une attaque des nôtres. Pars, pars vite et ne m’oublie pas car je t’ai sauvé la vie.

« Je ne t’oublierais jamais » et l’aïeul s’éloignant au grand galop. Traversant à toute allure le pays dévasté par la guerre, qu’heureusement il connaissait bien, il arriva enfin à Dellys.

Lorsqu’il franchit le seuil de sa maison ce fut une immense joie, une intense émotion, si intense, que le cœur du petit Louis, son unique fils, ne le supporta pas.

Papa, papa, tu es revenu…et il mourut de joie dans les bras de son père épouvanté.

A quelque temps de là, mon ancêtre apprit que la révolte ayant été écrasée,   le Marabout avait été jeté en prison avec plusieurs chefs de la rébellion et qu’ils allaient tous être fusillés. Il demanda audience à l’Amiral de G., Gouverneur Général de l’Algérie, qui se trouvait à Dellys.

« Monsieur le Gouverneur, je viens vous demander  la grâce de mon ami, le Marabout B., qui m’a sauvé la vie. Il expliqua les circonstances. « Faites venir les prisonniers », commanda le Gouverneur. Ils étaient une dizaine. Lorsque mon aïeul aperçut le Marabout, il se jeta dans ses bras, et ils s’étreignirent longuement. Lui déployant le manteau du Marabout, qu’il tenait plié sur son bras, il lui en couvrit les épaules.

« A la demande de Monsieur A. et au nom de la France, je vous fais grâce, Marabout B., car vous avez mis la générosité et l’amitié plutôt que la vengeance et la mort. Et j’accorde aussi la grâce à tous vos compagnons. »

La paix revint dans le pays pendant de longues années. L’église fut reconstruite. On sema à nouveau du blé, on replanta les oranges et les oliviers et l’amitié du Marabout et de Luis A. dura pendant toute leur vie.

J’aime beaucoup entendre ma grand-mère raconter cette histoire dans les réunions de famille, car elle prouve qu’il peut y avoir de si belles choses dans le cœur de chacun d’entre nous.

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12 janvier 2007 5 12 /01 /janvier /2007 23:45

L’histoire que je vais vous raconter n’est ni le fruit de mon imagination, ni un quelconque fait divers. C’est tout simplement un acte de courage et de patriotisme qui relève presque de l’héroïsme.

Le 14 juillet 2005, j’achevais ma première année au sein de l’école des jeunes sapeurs-pompiers de Saint-Vallier de Thiey. Le jour de la fête nationale est particulièrement redouté chez nous en raison du défilé sous un soleil de plomb. Le port du plastron est de surcroît obligatoire. Nombreux sont ceux dont les poches regorgent d’abricots secs, peu réglementaires, afin de résister aux deux heurs de cérémonie. Les malaises sont fréquents.

En ce jour de fête où nous sommes censés célébrer notre réussite à l’examen, le moral des troupes est au plus bas car quelqu’un manque à l’appel. Son nom est Matthieu, élève de troisième année. Deux semaines plus tôt, alors qu’il rejoint la caserne, il est percuté par une voiture qui lui refuse la priorité. Mon sergent, Philippe, est de garde cet après-midi-là. Il entend les médecins dire à Matthieu qu’ils ne sont pas parvenus à sauver son bras, arraché en même temps que la bretelle de son sac à dos. Sa jambe, dans un état critique, lui vaudra trois semaines de chaise roulante.

 

Nous ne le savons pas mais aujourd’hui, Matthieu est derrière les rangs. Malgré son accident qui a réduit à néant son rêve d’enfant et qui aurait plongé la quasi-totalité des jeunes de son âge dans un état de profonde dépression, il est venu nous apporter son soutien.

Je lutte tant bien que mal contre la chaleur et le contact du plastron qui m’enserre la gorge. La canicule a déjà fait cinq « victimes » sur les cinquante-six apprentis sapeurs.

Le son des clairons qui entament la Marseillaise me redonne courage. Le moment où notre chef de rang annoncera : « section, rompez les rangs » est proche. Nous l’ignorons, mais derrière nous, Matthieu est en train de mener un combat bien plus épuisant encore.

La cérémonie est terminée et nous nous donnons tous rendez-vous le samedi suivant pour la remise de diplômes qui scellera notre engagement.

Deux jours plus tard, comme promis, tous les « Jeunes Sapeurs Pompiers » de Saint-Vallier accompagnés de leurs parents, ainsi que quelques élus, se retrouvent au traditionnel apéritif et se voient remettre leur diplôme. L’ambiance est décontractée. Le président Leclerc nous convoque tous dans la salle de classe pour un discours qui doit clôturer l’année.

A l’intérieur, l’atmosphère est lourde, chargée d’émotions. Mathieu, en compagnie du staff, nous accueille d’un signe de la main. Je n’ai encore rencontré personne de présent ce jour -là qui n’ait pleuré ou du moins été ému par les paroles de notre sergent. Au bort des larmes, il a raconté à l’assemblée, un peu comme je le fais en ce moment, l’acte de bravoure peu commun qui a marqué à jamais ce 14 juillet 2005.

Sachez que pendant la Marseillaise, en dépit de sa jambe invalide, Matthieu a tenu à se lever de sa chaise roulante et à rester debout durant la totalité de l’hymne national.

Qui a osé dire que les valeurs patriotiques se perdaient dans la jeunesse ?

 

Dans une interview concernant son nouveau film « mémoires de nos pères » Clint Eastwood a déclaré très justement : « les vrais héros sont discrets… ». En lisant cette interview, j’ai pensé très fort à Matthieu.

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10 janvier 2007 3 10 /01 /janvier /2007 22:00

Bonjour,  

Je m’appelle Ahmed, j’ai 14 ans et j’habite Strasbourg. Nous sommes une famille de 3 garçons et mes parents.

Mon père travaille et ma mère s’occupe de nous.

Cette année, dans le cadre des Scouts, nous sommes partis camper avec le centre socioculturel.

Le premier jour, il fallait mettre la tente… Personnellement, je n’avais jamais quitté mes parents et j’avais du mal à m’adapter. Mais, grâce à un copain un peu plus âgé que moi qui est venu me réconforter, ça allait. Je me sentais un peu mieux.

Je souhaiterais vous parler de mon copain qui était tellement gentil avec nous tous.

Le premier jour, il nous a aidé à mettre les tentes puis à ranger nos affaires. A midi, lorsqu’il fallu faire le feu, je ne savais pas comment procéder.  Le même copain est venu me donner un coup de main. Au-delà du soutien qu’il m’apportait, j’étais heureux d’avoir un nouvel ami. Il se nomme Fatih et je le considère comme un grand frère.

Le deuxième jour, groupés en équipe, nous sommes partis dans la forêt, avec des boussoles.

Les préparations pour cette expédition ont été d’autant plus agréables que Fatih était dans mon groupe. Nous savions dès le départ que les premiers arrivés bénéficieraient d’une surprise.  

Après 2 heures de recherches, nous étions tous contents parce qu’on apercevait les tentes blanches d’où s’échappait la fumée. C’était la preuve qu’on s’approchait du lieu de départ.

C’est à ce moment là, alors que nous baignons dans cette atmosphère propre à la satisfaction d’avoir réussi quelque chose,  que nous avons entendu un cri. Effrayés, nous avons redoublé de vigilance et avons ainsi pu entendre un nouveau cri, identique au précédent.  Nous avions très peur. De l’ambiance légère propre aux bons moments, nous étions maintenant étouffés par l’angoisse. La voix venait de derrière nous, et très vite je reconnu celle de  mon copain Fatih. Nous sommes allés à sa rencontre. Il s’était blessé à la cheville. Avec un autre ami, nous l’avons porté jusqu’aux tentes.

Malheureusement, nous n’étions plus le premier groupe à rejoindre le campement. Mais quel plaisir d’avoir pu aider quelqu’un qui avait été si gentil auparavant. Notre animateur a dit qu’on aurait dû être les premiers mais qu’en raison des ennuies de Fatih, on était deuxième. Qu’importe. Le prix de l’amitié vaut bien plus qu’une place à un jeu.

Ce séjour a duré une semaine et ce fut une semaine formidable. Et depuis, j’ai toujours des nouvelles de Fatih.

J’espère que mon histoire va vous plaire.

Au revoir et à bientôt.

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1 janvier 2007 1 01 /01 /janvier /2007 13:41

Jacqueline de Romilly, de l’Académie française, vice Présidente de « L’Elan Nouveau des Citoyens » vient d’être élevée à la dignité de Grand Croix dans l’Ordre de la Légion d‘Honneur.

 

Quelle belle reconnaissance pour cette femme, symbole de la Culture française, qui contribue de manière exceptionnelle au rayonnement de la France.

 

Nous lui adressons nos plus vives félicitations.

 

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1 janvier 2007 1 01 /01 /janvier /2007 11:27

Très beaux témoignages dans « Dimanche Ouest-France » du 31 décembre 2006 de Mahyar Monshipour et de Jacqueline de Romilly, deux soutiens de notre initiative.

 

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31 décembre 2006 7 31 /12 /décembre /2006 21:18

A tous les visiteurs de ce blog, nous souhaitons, de tout cœur, une très belle année 2007.

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